5 Conseils pour rebondir après un Burn Out

Published by Estelle Molinari on

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Aujourd’hui, en France, environ 5 à 10 % de la population active souffre de burn-out, ce qui représente entre 1,5 et 3 millions de personnes. Comment surmonter durablement l’épuisement professionnel et s’épanouir professionnellement ? Si le temps est un allié, cette épreuve doit aussi permettre de s’interroger sur son rapport au travail, de poser des limites et de faire le point sur ses envies. Les explications de Philippe Zawieja, psychosociologue, essayiste et chercheur en santé au travail, directeur expert au sein du cabinet AlterNégo et co-auteur du livre Les Rescapés du burn-out (Les Arènes).

1° S’arrêter pour mieux repartir

L’arrêt de travail permet tout d’abord de couper le contact avec l’environnement de travail qui était a priori délétère et facteur de souffrance. Cela ferme le robinet. La première étape ? Prendre le temps de recharger les batteries, de se reposer et de se ressourcer. Ayez conscience que votre énergie ne reviendra pas forcément tout de suite. S’il n’existe pas de données scientifiques sur le temps moyen d’arrêt de travail, chaque histoire étant aussi différente, attention tout de même à ne pas trop le prolonger : cela pourrait vous mettre dans une dynamique qui démotive quant à la reprise du travail. L’arrêt permet aussi de prendre le temps d’intégrer le burn-out à son histoire personnelle. La cause de l’arrêt maladie n’est pas connue et révèle du secret médical. Pas forcément besoin donc d’en dire plus à votre employeur ou votre manager si vous ne le souhaitez pas.

Le saviez-vous ? À la suite d’un burn-out, le taux de rechute est de l’ordre de 40 %. S’arrêter n’est donc pas du temps perdu, bien au contraire.

2° Réaliser un travail d’introspection

Une fois que vous vous sentez mieux, place à la réflexion pour interroger les différentes causes de votre burn-out, en vous faisant accompagné par un psychothérapeute si nécessaire, mais aussi vous questionner sur votre rapport au travail. Qu’en attendez-vous ? Réfléchissez à vos valeurs. Sur lesquelles ne souhaitez-vous plus transiger ? Quel degré de mobilisation être-vous prêt à accorder à votre job, en termes d’horaires notamment ? Vos motivations ont pu évoluer au fil des ans : faites-le point sur vos priorités et vos aspirations actuelles.

À vous de jouer. Pour identifier vos valeurs, vous pouvez vous référer au questionnaire du psychologue social Shalom H. Schwartz qui évalue 19 valeurs fondamentales.

3° Reprendre des activités

Avant de vous effondrer, vous manquiez sûrement de temps pour vous. Pour pratiquer un sport, vous adonner à des loisirs, voir vos amis… C’est le moment de vous remettre à des activités exutoires. L’idée n’est pas de vous dans un marathon ! Mais déjà de reprendre une activité physique modérée. Pour certains ce sera la marche, pour d’autres le tennis ou la gym. Trouvez ce qui vous fait du bien physiquement et psychiquement. L’effet défouloir est important : en marchant on écrase ses problèmes, en tapant dans la balle on les envoie loin… Et la sécrétion d’endorphines est un puissant antidépresseur. Plus largement, prenez du temps pour vous. Avez-vous envie de reprendre la peinture, le jardinage, les puzzles, la photographie, le tricot ou encore le dessin ? Autant de manières d’être pleinement dans l’instant présent, mais aussi d’arrêter de ruminer et de cultiver sa concentration.

L’astuce en plus. Sacralisez ces temps dans votre agenda, même après la reprise du travail. Ces sas de décompression vous permettront de tenir sur la durée.

4° Ne pas se précipiter

On a parfois de fausses bonnes idées pour gérer son insatisfaction au travail. Ainsi, se dépêcher de demander une augmentation tout en gardant le même poste n’est pas la solution idéale. Deuxième réflexe : évoluer en interne, même après une éventuelle formation. Par exemple une infirmière qui deviendrait coordinatrice pour être moins dans l’opérationnel. Assumer de nouvelles fonctions d’encadrement après un burn-out ne marche généralement pas. Prendre un nouveau poste demande des efforts et de l’énergie. Sans oublier qu’en devenant manager, on est amené à gérer les problèmes et l’éventuel mal-être des autres ce qui n’est pas opportun et risque de vous mettre dans une situation d’échec.

Pour aller plus loin. Travaillez sur vos croyances dysfonctionnelles (« Je suis nul ») et sur les schémas de pensées toxiques (« Si ce que je fais n’est pas parfait, cela ne vaut rien »). Il s’agit de lutter contre la petite voix intérieure qui est souvent notre pire ennemi. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) peuvent vous y aider.

5° Entreprendre des ajustements (petits ou grands !)

Si vous décidez de garder le même job en l’exerçant dans une autre entreprise, veillez à ne pas retrouver les mêmes dysfonctionnements. Cela peut notamment être le cas si vous restez dans le même secteur. La culture est souvent identique d’une organisation à l’autre. Si vous envisagez la reconversion, faites-le pour de bonnes raisons : elle doit venir après une réflexion dument mûrie. Tenez compte de l’aspect financier, relationnel, du rythme de travail, de vos motivations profondes… Ne cherchez ni à copier/coller votre vie d’avant ni à tout changer d’un coup ! Parfois quitter un environnement toxique suffit. Parfois des changements plus importants sont nécessaires.

En pratique. Pourquoi ne pas essayer de trouver votre prochain job en vous faisant coopter ? En échangeant avec des personnes travaillant ou ayant travaillé dans l’entreprise que vous visez, vous aurez de vrais retours d’expérience sur la réalité du quotidien, qui peut parfois être en décalage avec les valeurs affichées.

Source : Article publié dans REBONDIR le mercredi 24 mai 2023, par Fabienne Broucaret

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